Petites fadaises à la fenêtre

Ça s’intitule Petites fadaises à la fenêtre. Le bonhomme (écarte-t-il un rideau ou se tient-il dans l’angle mort ?) est à la fenêtre et il mate tout ce qui se passe dans la rue. Ça commence un 21 juin : « La jeune fille ne voit pas l’oiseau s’envoler au-dessus de sa tête. Elle se hâte vers l’arrêt du tramway. A une fenêtre, une autre jeune fille, vêtue de rouge, allume une cigarette. » et ça se finit 365 textes plus loin : 20 juin : « Une jeune fille arrive à droite ; tressaille, pivote, et s’en retourne. Une jeune fille vient à gauche ; tressaille, pivote, et s’en retourne. Polarités contraires. »
Comme ça, ça a l’air simple : chaque jour, aller à sa fenêtre, noter un truc vu pou entendu, un seul. Le truc, justement, c’est de noter le bon truc, c’est d’avoir l’œil. Trouver ce qui va faire écho (en rigolo, en mélancolique, en saugrenu…) comme un caillou jeté sur l’eau dessine des cercles concentrique de plus en plus larges : 2 août : « Juché sur un vélo aux roues minuscules, un enfant au crâne rasé s’enfuit. Sa chemise bleue résiste au ciel. » Et pour ça, Bougel, il a l’œil, et la patte pour le dire.

Louis Dalla Fior

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